Rencontre malveillante [Devimon]

Mouais... mon voyage dans le digimon s'était vraiment produit sur un coup de tête. Même s'il n'avait jamais connu son monde, Tsunomon m'avait prévenu qu'il restait dangereux et qu'il fallait toujours rester sur ses gardes. Comment pouvait-il savoir cela alors qu'il n'avait jamais été dans le Digimonde ? C'était probablement son instinct... tous les digimons devaient savoir cela. Mais bon, j'avais pris cet avertissement un peu trop à la légère et je l'avais un peu regretter dès le moment où j'avais posé les pieds dans ce nouvel univers. Je n'avais jamais fais de camping, je ne connaissais donc aucune méthode efficace pour survivre dans la nature. Je cuisinais presque pas à la maison, sauf quand mes parents étaient absents et ça ne c'était pas produit très souvent. Je ne savais donc pas trop comment faire cuire le peu de nourriture qu'on pouvait trouver dans l'environnement. Tsunomon savait environ ce qui était comestible, mais il n'était certain de rien. Ce voyage risquait d'être passionnant... et dès notre arrivée, mon digimon avait essayé de voler les poissons d'une autre digisauveuse et tout ceci c'était très mal finit. La jeune fille avec la Impmon s'étaient défoulées sur lui, mais grâce à ça, je m'étais peut-être fait une nouvelle amie. Cela allait m'être bien utile, puisqu'un digisauveur ne doit jamais être seul, peu importe de quel campement il est.

Peu de temps après, un digimon de stade champion nous avait attaqué sur la plage. Déjà que ça n'allait pas très bien, il fallait que ce Seadramon s'en mêle. Tsunomon avait donc trouvé le bon moment pour se digivolver, dans le seul but de me protéger. Le danger avait été rapidement écarté et j'avais quitté la digisauveuse quelques temps après. Le lendemain, Gabumon et moi avions visité la jungle et une autre malchance nous tomba sur la tête. Un Dokugumon, accompagné de ses disciples, nous avait attaqué en prétendant qu'ont avaient enfreint leur territoire. Chanceux dans notre malchance, nous avions réussis à trouver un abri parmi les ruines qui se trouvaient au milieu de la jungle. Les Kunemons nous encerclaient et ils étaient sur le point de nous trouver lorsqu'une Renamon était apparue. Grâce à son aide, Gabumon et elle réussirent à faire fuir nos assaillants et le calme revint rapidement. J'étais très reconnaissant envers cette digimon, mais j'avais l'étrange impression que nous n'allions pas nous revoir de si tôt. Désormais, après ces quelques jours dans le Digimonde, il était tant pour nous de revenir dans mon univers. Gabumon m'avait déjà expliqué le fonctionnement du digivice et je m'empressai de peser à nouveau sur l'un des boutons. Aussitôt, un portail de forme ovale apparu devant nous, légèrement orangé.

- T'inquiète pas Gabumon. On va bien finir par revenir par ici. Et puis, nous avons le "devoir" de sauver le monde il me semble. Les digimons doivent passer de ce monde à l'autre, non ? Nous allons forcément revenir ici. Peut-être même plus vite que tu le crois.

Je ne savais pas trop si mes paroles rassurèrent mon partenaire, mais ce dernier se contenta seulement de hocher la tête. Malgré tout, j'hésitais à quitter le Digimonde, mais je savais que c'était temporaire. Nous allons revenir, peut-être même dans quelques semaines seulement. Je fis donc un premier pas, pénétrant dans le portail le premier. Gabumon me suivit rapidement et nous furent téléporté dans le monde réel. Le voyage fut plutôt rude, puisque je me faisais secoué en tous sens. Par chance, cela ne dura que quelques secondes, même si j'avais l'impression que ce court voyage dura une éternité. Le portail orangé disparu aussi rapidement qu'il était apparu et je me retrouvais projeter au sol, sur un trottoir en béton. Bon... où étais-je tombé cette fois-ci ? J'avais emprunté le premier portail dans ma chambre, pourquoi me retrouvai-je dans la rue maintenant ? Mais... et Gabumon !? S'il se faisait voir par les passants, ce n'était pas bon pour nous. En me retournant, je fus incroyablement surpris de revoir Tsunomon. Le pauvre était écrasé au sol et n'avait pas bougé d'un poil, sachant bien qu'il ne devait pas attirer l'attention sur lui.

- Tsunomon ! Est-ce que ça va ? lui demandai-je en le prenant dans mes bras. Je suis désolé pour tout cela et... dis-moi, pourquoi es-tu revenu sous ta forme entraînement ?

- Et bien... nous sommes faits comme ça, les digimons. On peut se digivolver dans n'importe quel monde, mais pour être plus discret dans le monde réel, nous revenons automatique sous notre forme entraînement. Nous sommes plus petits et plus facile à ressembler à des peluches, tu ne trouve pas ?

Il avait raison et je n'y avais pas du tout pensé. Je jetai donc un coup d'oeil autour de nous, espérant que personne ne nous avait remarqué. J'étais soulagé de voir que ce n'était pas le cas. Les gens passaient près de nous, s'en s'être rendu compte de rien. Ne sachant trop quoi faire, je jetai un regard incertain à mon digimon et ce dernier me le rendit. C'est à ce moment que je constatai que je ne me trouvais plus du tout dans le quartier où j'habitais. Mais où étais-je tombé ? Le seul moyen qui me vint en tête pour retourner chez moi était de prendre le métro et heureusement, il y avait une entrée pas très loin. Je m'y rendis donc pour y acheter un billet, tout en essayant de cacher Tsunomon le plus possible. Aucune personne ne s'intéressa à lui, sauf les enfants que je rencontais, mais j'essayais de passer le plus loin d'eux pour ne pas qu'ils remarquent le petit digimon. Quelques minutes plus tard, je me présentai donc sur le quai, attendant le train qui allait me ramener chez moi.

Je croyais que ce moyen de transport-là était plutôt rapide, mais c'était loin d'être le cas. Enfin... c'était probablement un cas exceptionnel aujourd'hui. Le quai était déjà pas mal achalandé et il y avait toujours de plus en plus de gens qui arrivaient. Certains d'entre eux trouvaient cela bizarre de voir qu'aucun train ne pointait le bout de son nez, tandis que d'autres me semblaient bien plus détendus. C'était étrange de voir que ce moyen de transport pouvait rencontrer des problèmes comme tous les autres. Avec tout les bons commentaires que j'entendais à propos du métro, c'était difficile pour moi d'imaginer que ce dernier pouvait rencontrer des pépins quelques fois. Mais bon, rien n'était parfait, je n'avais pas à être surpris de cela. Toujours dans mes bras, Tsunomon se contentait d'observer les gens autour de nous, regardant chacun d'eux pour les comparer à son digisauveur. Il n'avait pas eu l'occasion de se retrouver en compagnie d'autant d'être humain et cela l'intriguait énormément d'en apprendre plus sur eux. Le digimon les détaillaient à leurs insus et lorsque l'un des humains rencontrait son regard, les yeux du monstre digital se détournaient brusquement et il imitait alors le regard vide qu'aurait une peluche normalement. Pour l'instant, personne n'avait remarqué cela, jusqu'à cet instant...

Une femme, accompagnée d'un jeune enfant, vinrent prendre place près de moi pour attendre le métro qui mettait vraiment du temps à arriver. Des gens autour de moi commençaient sérieusement à s'impatienter, mais bon... cela devrait être moi le plus impatient ici, puisque j'avais un énorme secret à cacher et je savais bien que ce dernier allait me trahir d'un moment à l'autre. Ayant Tsunomon dans les bras, je ne pouvais pas voir ce qu'il faisait, mais j'avais bien remarqué que certains passants tournaient la tête vers lui de temps en temps, tandis que d'autres préféraient l'ignorer. Cela devait être étrange de voir un jeune adulte comme moi en train de trimballer une peluche sur le quai d'un métro... mais si quelqu'un me posait la question, je lui répondrai que cela était un cadeau pour ma petite soeur malade. C'est à ce moment précis que le petit garçon non loin de moi s'approcha, grandement intéressé par la "peluche" que je tenais dans mes bras. Cependant, je le vis approcher au dernier moment et il était trop tard pour réagir.

- Hey ! J'adore ta peluche ! Dis-moi, tu pourrais me dire où tu l'as acheté ou mieux encore, tu crois que tu pourrais me la donner ? J'aimerai trop l'avoir, en plus, c'est mon anniversaire bientôt et ça serait le plus beau cadeau que tu pourrais me faire.

Mais il sortait d'où celui-là ? Je ne le connaissais même pas et il croyait vraiment que j'allais lui donner ça ? Que devais-je lui répondre ? Tsunomon était loin d'être un objet et je ne pouvais pas le donner comme ça. Ne sachant pas trop quoi faire, je détournais le regard quelques instants, n'étant pas capable de regarder le gamin dans les yeux, cherchant les bons mots à utiliser pour ne pas lui faire de peine. Quoique... en y réfléchissant bien, je m'en fichais un peu de le décevoir, mais je ne voulais pas me récolter la colère de sa mère, non loin de nous et qui n'avait encore rien remarqué.

- Et bien... je suis désolé, mais je viens tout juste de l'acheter pour ma petite soeur. Elle est très malade et je crois qu'elle appréciait plus cette peluche que toi. T'es un grand garçon, non ? Tu n'as pas besoin de ça. Mais bon... si tu veux savoir où je l'ai prise, c'est au magasin de jouet dans le centre commercial, prêt de la boutique pour animaux.

- C'est drôle... je viens de passer là-bas avec ma maman et je ne l'ai vu nul part. Aller, donne-la moi, tu as sûrement prit le dernier qui était à vendre ! dit-il, tout en tendant les bras vers moi pour prendre Tsunomon.

Par chance, je m'étais préparé à cette éventuelle réaction. N'ayant pas l'intention de laisser partir mon partenaire digital, je pivotai sur moi-même, suffisamment pour empêcher l'enfant de mettre la main sur lui. Mon digimon était un bon comédien, puisqu'il ne laissa rien paraître sur son visage, gardant son éternel sourire. Si j'avais été à sa place, j'aurai probablement paniquer et j'aurai crié pour faire fuir cet inconnu. Mais bon, il n'avait pas l'intention de faire ça et c'était tant mieux pour moi.

- Tu n'as pas entendu ce que je viens de dire ? Il y en a d'autre au magasin, c'était loin d'être le dernier, tu as seulement mal regarder. Retourne-y et tu verras.

- MAMAN !

Oula... j'espérais tout sauf cela. La mère de l'enfant se retourna après avoir entendu le cri de son fils. Elle le vit, le regard larmoyant et accouru dans notre direction. Elle allait probablement me faire la morale et m'engueuler parce que je n'avais pas donné ma peluche à son fils. Mais je ne le connaissais même pas ! Qu'il dégage. Et si ce foutu train pouvait bien arriver aussi, ça m'aiderait beaucoup. La femme ne semblait pas surprise d'une telle réaction de son enfant et elle écouta tout de même son histoire. Ce dernier s'était mit à pleurer pour faire plus pitié et il suppliait sa mère pour avoir Tsunomon. Il disait que j'étais méchant et tout le tralala parce que je ne lui avait pas donné. La mère ne semblait pas surprise d'un tel geste de la part de son fils et elle se tourna rapidement vers moi et je vis clairement qu'elle semblait mal à l'aise.

- Je suis vraiment désolé, il est un peu trop gâté et il a l'habitude d'harceler les gens lorsqu'il veut quelque chose. Quand il ne fait pas ça, il vole, tout simplement... Aller viens, ajouta-t-elle en prenant la main de son garçon. Maintenant, tu restes avec moi, je vais pouvoir te surveiller et tu vas arrêter d'embêter les gens. On ira t'acheter cette peluche lorsque tu le méritera.

Ils s'éloignèrent alors tout les deux et les pleurs du garçon résonnaient dans tout le métro. J'avais peur des regards des gens autour de moi après ce que je lui avait fait. Pourtant, je n'avais pas été si méchant... c'était lui qui avait cherché les problèmes, pas moi. Par chance, quelques minutes après, le train apparu finalement. J'étais extrêmement soulagé de le voir arriver, j'allais pouvoir retourner à la maison et relaxer un peu. Je pris donc le temps de choisir un wagon où la mère et le fils n'allait pas et je m'empressai d'y entrer pour obtenir une bonne place. Par chance, il y avait un siège de libre et j'y pris pas, posant Tsunomon sur mes genoux. Lorsque le train repartit, je sentis la boule de poil se détendre sur moi. Un petit sourire étira le coin de mes lèvres, alors que je me détendais aussi.

- Hey... je voulais te féliciter pour ce que tu as fait tout à l'heure, murmurai-je à l'oreille de mon digimon. Tu n'as pas du tout réagis et je t'en remercie. Je n'ose pas imaginer ce qui serait arriver si tu avais crier ou quoique ce soit d'autre.

Le petit digimon sourit, heureux de recevoir des félicitations de la part de son digisauveurs. Les compliments étaient plutôt rares, mais quand cela se produisait, il savourait ces instants. Le train s'engouffra bien vite dans un tunnel et j'avais vraiment hâte d'être revenu à la maison. Cependant, c'est à ce moment que j'entendis une voix, mais cette dernière prononça un seul mot qui me figea. Tsunomon. Surpris, je me retournais en direction de la personne qui avait parlé. Il s'agissait d'un homme peu inspirant et qui me donnait des frissons dans le dos. En entendant son nom, le digimon ne put se retenir de rester immobile et il se retourna lui aussi vers l'inconnu. Apparemment, cet homme était un digisauveur aussi, puisqu'il connaissait le nom de mon partenaire. Les gens "normaux" étaient incapables de savoir une telle chose. Malgré avoir passé un long moment sans parler, Tsunomon s'adressa à l'homme lui-même pour en avoir le coeur net.

- Oui, c'est bien moi. Qui êtes-vous ?

Décidément, cet homme ne m'inspirait pas confiance. Avec sa peau pâle et ses longs cheveux noirs, il me faisait penser à un pouilleux, le genre de personne qu'on approche rarement car il ne nous inspirent pas confiance. Il me faisait aussi penser aux gars qui jouent dans les films d'horreurs, ceux qui sortent subitement de l'ombre et qui nous font hurler de peur au moment fort du film. Pourtant, quand je jetai un coup d'oeil autour de moi, je semblais être la seule personne présente dans la wagon à me préoccuper de ce drôle d'homme. Certes, Tokyo est une grande ville et presque personne n'observait les autres, sauf lorsque quelqu'un sort vraiment du lot. À ce moment, tous les regards sont tournés vers lui et il ne peut rien y faire. Même dans ce wagon de métro, j'étais surpris de constater que j'étais le seul à dévisager cet homme, à croire que les autres ne s'inquiétait pas à propos de lui. En plus, nous étions coincés comme des sardines... Peut-être n'avais-je aucune raison de douter de lui, puisqu'il semblait passer inaperçu.

Alors, il se prénommait Lucien. Le fait de savoir son nom ne m'aidait pas à avoir plus confiance en lui. Mais bon... j'allais devoir supporter sa présence pour quelques minutes encore, puisque nous étions désormais en route et la maison n'était pas près d'ici. Apparemment, il connaissait l'existence des digimons, puisqu'il savoir ce qu'était un digisauveur. Et ben... ça nous faisait un point en commun en tout cas. Je fus surpris d'entendre qu'il ne s'agissait pas de lui, mais bien de son frère, qui possédait le même digimon que moi. Alors là... c'était plus une coïncidence. J'avais rencontré plusieurs Nyaromons en quelques jours, mais jamais je n'avais vu, ni entendu parler, d'un autre Gabumon. Cela devait être plaisant pour mon Tsunomon de savoir qu'il n'était pas le seul de son espèce, quoiqu'il devait s'en douter. Après tout, pour que l'espèce se perpetue, ils devaient être deux minimum... et de sexe différent pour que cela fonctionne. M'enfin, je m'éloigne un peu du sujet...

- Heureux de vous rencontrer monsieur... Lucien, c'est bien ça ? Je suis Yamato Narah et lui bah... c'est Tsunomon.

Peu certain, je détournai la tête pour jeter un rapide coup d'oeil à mon digimon. Ce dernier observait l'inconnu et n'osait rien ajouter, de peur de se faire entendre par les gens autour de nous. C'était justement ce dont j'avais peur. Il avait été chanceux tout à l'heure de ne pas se faire entendre par les autres perosnnes présentes dans le wagon et il ne voulait visiblement pas abuser de cette chance. L'homme intriguant continua en constatant qu'on revenait de voyage, comme il disait. De voyage ? Jetant un coup d'oeil à mes habits, ainsi qu'à la fourrure de mon digimon, je vis que nous n'étions pas très propres. J'étais trempé à quelques endroits, avec des tâches de verdure sur les pantalons et de la poussière partout. Encore heureux que personne dans le wagon nous ait remarqué. Devais-je lui dire où nous étions réellement aller ? Pourquoi pas ? Après tout, son frère était digisauveur, il devait tout connaître en rapport avec les digimons.

- Oui, en effet, nous étions dans le Digimonde, dis-je en baissant la voix pour ne personne autre que lui puisse entendre. C'était notre première sortie et je doute qu'on y retourne de si tôt. J'étais très excité à l'idée d'y aller, mais j'ai été un peu déçu. On verra plus tard quand on y retournera.

N'ayant rien d'autre à ajouter, je détournai la tête pour observer à l'extérieur. C'était un peu con de ma part, puisque le métro était constamment dans un tunnel et il n'y avait rien à voir sauf un mur noir. Pourquoi y avait-il des fenêtres dans ce cas ? Si ça ne servait à rien, autant faire un wagon sans vitre, complètement fermé. Dans ce cas, il perdrait un peu de clientèle, car toutes les personnes claustrophobes refuseraient d'y monter. Enfin, bref... je crois que je me pose des questions un peu trop philosophiques. Ne voulant pas laisser l'inconnu en plan, puisqu'il semblait vouloir me parler davantage, je me retournai dans sa direction.

- Je vais probablement rentrer chez moi pour continuer mes recherches, je dois emménager bientôt dans un nouvel appartement. Et vous, vous allez où ?